1.Diversité faunistique

1.1 La diversité faunistique en estuaire de Seine

Au total, 116 espèces différentes ont été capturées au cours des 6 campagnes NourDem menées dans l’estuaire de Seine entre 2017 et 2022, dont 57 espèces de poissons et 2 d’agnathes (lamproies ; en vert dans le tableau), 18 espèces de crustacés, 26 espèces de mollusques (dont 6 espèces de céphalopodes), 7 espèces d’échinodermes (oursins, ophiures…), 6 de cnidaires (méduses, anémones), 2 de cténophores et une annélide (aphrodite). 44 de ces espèces sont classées au sein du macro-zoo benthos (en orange dans le tableau).

Six nouvelles espèces apparaissent dans la capture en 2022 : un poisson (l’Arnoglosse lanterne Arnoglossus laterna), deux crustacés (le homard européen Homarus gammarus et le crabe masqué Corystes cassivelaunus), un céphalopode (le calmar veiné Loligo forbesii), un échinoderme (l’ophiure noire Ophiocomina nigra), un cnidaire (la méduse Aequora sp.) et un cténophore (la « noix de mer », parfois appelée « méduse américaine », Mnemiopsis leidyi).

Certaines espèces sont très abondantes dans les captures : c’est le cas du sprat Sprattus sprattus (plus de 950 000 individus capturés depuis le début des suivis NourDem en Seine, i.e. en 6 campagnes), du hareng commun Clupea harengus (plus de 184 000 captures), du merlan Merlangius merlangus (80 665 captures), de l’éperlan européen Osmerus eperlanus (38 512 captures), du bar européen Dicentrarchus labrax (29 291) ou de la sole commune Solea solea (12 132 captures) parmi les poissons. Chez les crustacés, il faut citer le crabe vert Carcinus maenas (199 618 captures) et la crevette grise Crangon crangon (186 287 captures), ainsi que, dans une moindre mesure, l’étrille cendrée Liocarcinus vernalis (12 510 captures). Chez les céphalopodes, les captures les plus fréquentes portent sur le petit calmar Alloteuthis sp. (22 360 captures), et chez les mollusques autres que céphalopodes, ce sont les tellines (Tellina sp.), puis les coques (Cerastoderma edule) et les moules bleues (Mytilus edulis) qui représentent le gros des captures (entre 50 et 30 000 individus respectivement). Les échinodermes sont relativement peu abondants en estuaire de Seine : capture d’un peu plus de 13 000 ophiures Ophiura sp. et de 3 000 étoiles de mer communes Asterias rubens.

A l’opposé, nombre d’espèces n’ont fait l’objet que de très peu de captures au cours des 6 années de campagne, dont 13 espèces qui n’ont fait l’objet que d’une seule capture :

  • 7 espèces de poissons : l’Arnoglosse lanterne (Arnoglossus laterna), l’orphie (ou aiguillette Belone belone), le congre (Conger conger), la motelle à quatre barbillons (Enchelyopus cimbrius), l’émissole (Mustelus sp.), le chaboisseau à épine courtes (ou « crapaud de mer » Myoxocephalus scorpius), le sandre doré européen (Sander lucioperca) et le St Pierre (Zeus faber),
  • 3 crustacés : le crabe masqué Corystes cassivelaunus, le homard européen Homarus gammarus et le « crabe à sardines » Polybius henslowii,
  • 2 mollusques : la pholade blanche Barnea candida et le lutraire Lutraria sp.
  • 1 échinoderme : l’ophiure noire Ophiocomina nigra

1.2 La diversité faunistique en estuaire de Loire

132 espèces différentes ont été capturées en estuaire de Loire au cours des 7 campagnes NourDem/Bargip menées en estuaire de Loire entre 2016 et 2022 (fin juin/début juillet chaque année).

70 de ces espèces sont des poissons, 18 des crustacés, 25 des mollusques (dont 4 céphalopodes), 8 des échinodermes, 7 des cnidaires, 3 des annélides et enfin une appartient aux tuniciers.

Il faut noter que les très jeunes chinchards (moins de 5/7 cm) dont l’identification n’est pas aisée ont amené à regrouper tous les chinchards sous la dénomination Trachurus sp. ; de même les Atelcyclus rondatus et undecimdentatus sont regroupés sous la dénomination Atelecyclus sp.

53 de ces espèces font partie du macro-zoo benthos (en orange dans le tableau).

En termes de diversité faunistique, l’estuaire de la Loire apparait comme le plus riche des trois estuaires suivis : 132 espèces en Loire contre 116 en Seine et 107 en Gironde. Cette différence s’explique notamment par le nombre d’espèces de poissons (70 espèces en Loire, 60 espèces en Gironde et 59 en Seine) et de mollusques autres que les céphalopodes (21 en Loire, 18 en Seine et 9 seulement en Gironde).

Concernant les poissons, on peut noter les captures d’espèces dites d’eau douce en Loire. C’est le cas de la brème (Abramis brama), du barbeau (Barbus sp.), de la carpe (Cyprinus carpio carpio), de la vandoise (Leuciscus leuciscus), du silure (Silurus glanis) et du sandre Sander lucioperca.

Notons enfin que 7 nouvelles espèces ont été identifiées en 2022, 2 Cnidaires, un crustacé, un mollusque, un échinoderme, un tunicier et un poisson. Ces espèces ont été capturées pour la plupart d’entre elles en très faibles quantités, mais ces nouvelles captures confirment bien que l’inventaire faunistique n’est pas encore achevé après 7 années de suivi.

 

1.3 La diversité faunistique dans l’estuaire de la Gironde

A l’issue des quatre premières années de suivi, 107 espèces différentes ont été capturées sur le domaine échantillonné en estuaire de Gironde : 60 espèces de poissons, 18 de crustacés, 13 de mollusques (dont 4 de céphalopodes), 5 d’échinodermes, 7 de cnidaires (Urticina eques et Urticina sp. ont été regroupées sous la dénommination Urticina sp.), 2 de tuniciers ainsi qu’un cténophore et un annélide (Aprhrodita aculeata qui est la seule nouvelle espèce par rapport aux échantillonnages précédents). Parmi ces 107 espèces, 37 (en orange dans le tableau) font partie du macro-zoobenthos.

Dans cet estuaire la richesse spécifique apparait donc pour l’instant inférieure à celle que nous constatons en Seine (116 espèces) et en Loire (132 espèces).

Une seule espèce nouvelle a été échantillonnée en 2022, alors que 7 l’ont été en Seine et en Loire.

Comme dans les deux autres estuaires, certaines espèces sont capturées en très grand nombre (quelques milliers de captures sont enregistrées quand on cumule les 4 campagnes). C’est par exemple le cas de l’anchois Engraulis encrasicolus, du chinchard Trachurus sp., du maigre Argyrosomus regius ou encore du bar moucheté Dicentrachus punctatus chez les poissons. C’est aussi le cas, toujours à titre d’exemple, des crevettes grises et blanches (Crangon crangon et Palaemon longirostris) chez les crustacés, des coques et des moules (Cerastoderma edule et Mytilus edulis) chez les mollusques, ou encore du cténophore Pleurobrachia pileus (groseille de mer).

A contrario, d’autres espèces n’ont été que très peu échantillonnées depuis le début des suivis, ne faisant l’objet que d’une ou 2 captures : c’est de cas de 12 espèces de poissons, de 4 espèces de crustacés, de 2 espèces de mollusques et d’un cnidaire, soit 19 espèces sur les 107 du total. Ces espèces rares/très rares représentent donc de l’ordre de 18 % de la diversité faunistique totale.